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Jack Larsen & The Phlegmatic Ugly Ponies
24 février 2015

Y'a le Feu! au lac, y'a force majeure.

Yep!

Bon c'est vrai qu'à un moment donné, faut se prendre par la main, donc aujourd'hui on va causer de 3 trucs en 1, histoire de combler un peu ta frustration, lectorat adoré. D'où le titre capillo-tracté, mais tu vas voir, ca devrait prendre sens...

Déjà, tu vas écouter Feu! Chatterton sur ton lecteur de musique préféré. Pour les avoir vu sur scène, c'est vraiment grandiose, à mi-chemin entre Thomas Fersen (pour le côté grandiloquent), Bashung (pour l'émotion à fleur de velour), et Joy Division (pour la tension électrique). Un écriture au cordeau, un lyrisme grandiose, des dandy magnifiques. Je ne me lasse pas d'écouter le crescendo sensuel de A l'aube ou la valse romantique de L'heure Dense, bien meilleures que leurs "simples" un poil convenus.

Bon et sinon (oublie la transition, y'en aura pas), on cause cinoche, comme promis, avec un film franco-suédois

D'abord, faut que j'te dise mon agacement face aux modifications de titres au cinoche. En l'occurrence, ce film est distribué en france sous le nom "Snow Therapy", ce qui n'a de sens ni sur la forme ni sur le fond. Pourquoi un titre en anglais alors que le titre originel est en français? Et tellement plus évocateur, en prime? Juste parceque c'est plus vendeur. M'enfin j'pourrais argumenter, essayer de trouver d'autres exemples de titrages foireux pour simples raisons commerciales au dépends de quelque chose qui fasse sens... En gros tu peux prendre la plupart des films québécois qui se retrouvent affublés d'un titre en anglais souvent ridicule, alors que celui d'origine est beaucoup plus poétique/original...

M'enfin pour en venir au fond, Force majeure est un film vraiment original. A partir d'un synopsis plutôt classique (confronté à l'imminence d'une avalanche, un père de famille choisit la fuite et sa sauvegarde personnelle), il développe les questionnements que ca peut produire en terme de responsabilité chez sa femme, ses amis, ses enfants, et chez lui-même. Là où ca fonctionne, c'est que l'écueil facile du reproche est évité au profit d'un traitement plus général de la figure du père. De sa force présumée, du côté héroïque qu'un homme devrait déployer face à l'adversité. Hors l'Homme se révèle être plein de failles, de doutes, et d'un instinct de survie réflexe. Il est un animal comme un autre. La femme se révèle d'ailleurs potentiellement aussi être un animal apeuré... Pas si simple donc d'être fort, ce que décrivait si bien le titre original à double sens.

Techniquement très chouette (les travelings et plans fixes de montagne sont vraiment beaux et renforcent le côté pesant du discours), entrecoupé de répliques drôles qui contrebalancent cette austérité, des acteurs tout en finesse, Force majeure est la belle découverte de ce début d'année. L'esthétique froide et nordique peut surprendre, mais le discours est malin, et le sujet traité avec originalité.

Autre très très beau moment de cinéma (bah non, toujours pas de transition)

VINCENT N'A PAS D'ECAILLES

Premier long métrage d'un réalisateur habitué au court, c'est un vrai bijou. Je n'aime guère être dithyrambique quand toutes les critiques le sont déjà, mais ce film mérite vraiment les panégyriques qu'il recoit (au passage j'en profite pour te placer deux mots compliqués, plaisir simple de se la pêter gratos et de faire semblant que j'dis des trucs intelligents alors que non).

Parce que c'est un film d'une humilité rare. Je passe sur le côté super-héros fait maison qui effectivement est très réussi et réconcilie avec l'idée que le cinéma français peut avoir de l'ambition. Il ne tombe jamais dans l'excès, que ce soit techniquement, ou au niveau de ses personnages aussi attachants qu'ancrés dans le réel, avec leurs faiblesses, leurs questions face à l'inattendu, leur humanité fasse à l'injustice, ou leur réaction d'animaux traqués. Tout ça combiné à une photo superbe (la scène de "jungle" est dingue), des paysages magnifiques filmés sans trop en faire mais juste ce qu'il faut pour révéler leur côté grandiose, et un jeu d'acteurs extrêmement précis (Thomas Salvador qui porte avec beaucoup de justesse son pouvoir et tout ce qu'il peut avoir de fardeau ou Vimala Pons qui apporte sa fraîcheur -faussement- naïve). Vincent n'a pas d'écailles, mais il est frais, poétique, drôle, contemplatif, introspectif, magnifique, solaire.

Pour le reste, tu peux aussi aller voir Réalité, qui te confirmera que Dupieux est toujours aussi barge (si ce n'est plus), et que c'est toujours aussi réjouissant. Tu bites rien pendant 1h30 mais t'en sors avec le sourire niais de celui qui s'est gentiment fait retourner le cerveau et en redemande.

Promis (pour ceusses qui s'impatientent), j'te fout des photos moches de neige très vite. (avant juillet quoi, histoire de rester raccord)

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