Une dose de mort fine contre la douleur

Aujourd'hui, post mortel (je sais, on dit post mortem, mais faut savoir s'adapter). Merci à Jean-Paul Grousset pour le calembour du titre, et à moi-même pour le reste (oui, j'ai un ego surdimensionné, vous en voulez un peu?).

Donc, hier, j'ai passé une soirée sur le thème "ça parle de la mort et j'aime bien". Non, je suis pas particulièrement attiré par le côté obscur de la force, ni spécialement morbide (quoique), c'est juste que j'ai pas choisi le déroulement de la soirée, et que c'est comme ça.
Pour commencer, mon frangin est passé pour me montrer la tête de mort qu'il a réalisé pour mon vélo chopper en préparation (oui, alors cet aspect amateur de tuning vulgaire artistique de moi, je vous en parlerai plus tard). Du coup on a discuté de ce qui était le plus flippant, et on a sorti des idées toutes plus glauques les unes que les autres.
Après, j'avais envie de cinéma, alors je suis allé voir "Enfin veuve" d'Isabelle Mergault (une chic fille, au passage), qu'est plutôt pô mal, dialogues ciselés et marrants, et Jacques Gamblin est quand même une putain de gueule de cinoche. Oui, je sais, mes critiques ciné sont de plus en plus argumentées, et étoffées. Mais là, comme je fais pas un post cinéma, mais un post à thème (comme un âne à thème, mais en moins réprobatif)... J'avais bien pensé parler du dernier Tim Burton dont on m'a parlé, mais elle l'a vu et en parle mieux que moi, qui ne l'ai pas vu, et qui n'ai pas pour habitude de parler des choses que je n'ai pas vues (enfin pas toujours).

Donc, en rentrant, j'ai allumé le poste, et suis tombé sur un reportage poignant sur un malade en phase terminale qui a choisi le suicide assisté plutôt que de laisser le crabe gagner son cerveau et le combat (deux fois "sur" dans une phrase, y'en a un de trop, c'est sûr). Ca s'appelle "Le choix de Jean", et comme ils le disent ici, c'est une "réflexion sur l’assistance au suicide, [mais] aussi un travail sur la maladie, la mort et le deuil." Le Jean en question m'a stupéfait de sérenité, de recul (voire d'humour) et de détermination, et je dois dire que j'ai eu comme une boule au fond de la gorge jusqu'à la fin. Tu sais, ce truc où ca t'empêche de déglutir, que tu sais que c'est idiot, mais que tu contrôles pas et qu'a peine plus, t'aurais la cornée humide. On me dit dans l'oreillette que ça s'appelle l'émotion.

Du coup, une fois couché, j'ai eu un peu de mal à m'endormir en pensant à tous ceux que j'ai aimé, et qui, sans l'avoir choisi, ont fermé la porte derrière eux sans dire au revoir.

Dans ton Haïku au fond à droite :
Dans le paysage givré
L'homme suit une route inexorable
et choisit de bifurquer

Bon week end et longue route à tous.

Comments

[Jack Larsen]

Oui, m'enfin on a connu pire! et oui, "enfin veuve" est une comédie, j'aurais peut-être du préciser. En fait ce qui m'a vraiment foutu le spleen, c'est le documentaire sur le suicide assisté.
Pour le Tim Burton, j'ai eu d'autres échos négatifs par des potes qui m'ont déconseillé d'y aller. Moi de toutes façon, Burton, je suis pas groupie, et pis faut faire un choix au moment de prendre son ticket...

[illou]

ha oui c'est sûr, une soirée plutôt glauque... quoique "enfin veuve" y paraît que c'est une comédie, non?
Ma cops ne plus manger de viande depuis Tim burton, alors j'hésite...
J'ai vu l'exorciste il y a peu et pareil, difficile de s'endormir apaisé après ça!