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Jack Larsen & The Phlegmatic Ugly Ponies
18 juin 2015

Les cahiers de brouillon du cinéma

Hola.
Mes confuses, je t'ai un poil délaissé ces derniers temps, tout occupé par d'autres choses (dont les fameux projets, dont tu dois te demander légitimement si ce ne sont pas que des fantasmes). Bref, c'est pas pour autant que j'ai arrêté de voir des choses, notamment. Du coup j'vais faire rapido une synthèse des notes prises sur c'que j'ai vu récemment (depuis janvier environ), aimé ou pas, et que pour certains tu peux encore voir dans une vraie salle dédiée.

Evidemment, c'est un peu en vrac et pas toujours construit, mais tu t'attendais à quoi en venant ici?

Et attention spoiler, tu vas voir que quand j'ai un coup de coeur, je l'assume sur la durée.

[Image: VINCENT+N+A+PAS+D+ECAILLES.JPG]
Vincent n'a pas d'écaille, c'est frais, poétique, drôle, contemplatif, magnifique, solaire, très finement fait. Et ça a l'immense avantage de toujours rester juste, de ne jamais tomber dans les écueils attendus, alors que c'eut été facile. Un film de superhéros avec des personnages "next door" auxquels on s'identifie parfaitement. Bref, (très) belle surprise/ Note le nom de l'actrice, il te servira pour plus tard.

[Image: Realite-de-Quentin-Dupieux-Alain-Chabat-...ticle2.jpg]
Réalité, ca confirme juste que Dupieux est complètement barge, et c'est vraiment très réjouissant. J'peux pas trop t'en dire plus, ca gâcherait ton plaisir (et à moins d'avoir pris de la coke, c'ets difficile de décrire la chose)


J'ai fini par aller voir le dernier Eastwood, comme prévu c'est un de ses plus creux, aucun intérêt si ce n'est le divertissement. La question du stress pot-traumatique est évacuée par dessus la jambe (ou ce qu'il en reste), quant à la réflexion géo-politique sur le bien-fondé de l'intervention américaine, elle est absolument inexistante (ou motivée par une vision quasi-mystique et archi-convenue du 11/09). Sans compter sur le discours rebattu sous-jacent du bon patriote près à abandonner femme et enfants pour sauver son pays, ce qui est aussi crédible que Nadine Marano qui ferait de la politique, c'est dire.
Bref, c'est une daube, et Bradley Cooper (qui a la présence d'une huitre comme d'habitude) a pris du poids pour le rôle, ca le fait ressembler au regretté Robin Williams, c'est très très perturbant.
American Sniper, c'est Will Hunting en Irak. La même médiocrité, l'ambition assumée (mais ratée) en plus.


Mad Max, le retour du fils de la vengance qui revient.
Ben y'a pas à tortiller du cul (c'est pas l'idée du film d'ailleurs), c'est vraiment chouette.
Et ce qu'on pourrait prendre pour des trucs "à la con", j'ai pris ca pour de l'autodérision.
L'univers est top, on rentre dedans easy et on en sort pas pendant 2 h. Alors ouais y'a des répliques à la con et l'histoire est simple, mais autant l'action de fou furieux rend très bien hommage aux 2 et 3, autant le héros taiseux, les femmes fortes et quelques autres trucs renvoient au 1er de la série, qui était quand même très différent. Bref, je trouve qu'il est parfaitement à sa place, très réussi dans ce qu'il propose, un film d'action qui t'en fout plein la tête pendant 2 h, pas plus pas moins/

[Image: LA+LOI+DU+MARCHE.JPG]
Le film qui vaut à Lindon son prix d'interprétation.
D'une, pour autant que l'on attache de l'importance au prix d'interprétation, Lindon est enfin récompensé pour son boulot, un mec toujours très juste. Cela dit, il tient là un rôle assez récurrent du bon mec bourru confronté à la violence du monde, et il le joue pas mieux ni moins bien que d'habitude.
De deux, le film est plutôt pas mal, à la limite du docu, même si on peut regretter quelques lourdeurs (personnages secondaire un poil caricaturaux et/ou scènes attendues), mais les parti-pris sont assumés (cadrage étouffant, plans-séquences qui foutent mal à l'aise...), et renvoient au pessimisme ambiant qui vise juste du film.
Bref, ni un bon ni un mauvais film, un truc qui enfonce un peu la porte ouverte de la violence du monde du travail, mais qui a le mérite de le faire.

[Image: L_Ombre_des_femmes.jpg]
Je ne sais toujours pas trop quoi en penser. Exaspérant et fascinant, rien de nouveau ni sur la forme ni sur le fond, mais quelque chose de captivant. Je crois que ca tient aux acteurs, que j'ai trouvé bons malgré une mise en scène indigente et une voix off insupportable. Garrel intellectualise le quotidien, c'est parfois gonflant mais c'est joli.
Clotilde Coureau est résolument bien trop rare à l'écran qu'elle illumine de bout en bout dans ce film, Stanislas Merhar est complètement flippant, ce qui colle assez à son personnage de salaud ordinaire, Lena Paugam nouvelle venue fait le taff sans plus.
Et dans un rôle très secondaire, l'étincelante Vimala Pons, une vraie pépite, une bouffée d'oxygène dans le film. Déjà vue dans l'excellent Vincent n'a pas d'écailles (et la fille du 14 juillet, pas vu pour ma part), j'attend en revanche de la voir dans un autre rôle que celui de la fille fraîche et rigolote.

[Image: commeunavion.jpeg&sa=X&ved=0CAkQ...cIw0dDBo4w]
C'est le film parfait pour se replonger dans la vie. Drôle, sensible, pathétique, poétique, joliment caustique, avec un charme fou. Chaque plan provoque une belle émotion, même les mélancoliques. Podalydès s'accorde enfin le premier rôle dans ce film introspectif, et il vise juste malgré un thème déjà présent dans ses films précédents (Liberté-Oléron notamment). On en sort avec le sourire niais de l'optimiste, et c'est plutôt agréable. Et avec l'envie coupable d'écouter Moustaki en boucle (entrecoupé de Bashung, qui nous manque cruellement) en faisant des siestes crapuleuses au bord de l'eau. Un très chouette film sur la vie telle qu'elle va, et où elle nous mène, ce qu'on en fait et ce qu'on lui laisse faire de nous.

La morale de cette chronique, c'est que le cinéma français peut être sacrément vivant, inventif et réjouissant, et qu'on ne peux que tomber résolument amoureux de Vimala Pons, qui en trois films m'a complètement ému/touché/séduit/réconcilié avec les "jeunes talents". (t'étais prévenu, la boucle est bouclée)

Allez, ciao et à tantôt

[Image: CETxJbXWAAAwTsg.jpg]

Crédit photos : Mathieu Zazzo

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