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Jack Larsen & The Phlegmatic Ugly Ponies
19 mai 2008

Ernst ou ne pas Ernst

Yep!

Bon, pour commencer, ton ophtalmo vient de me contacter pour me dire que c'était plus possible, qu'il fallait que j'arrête mes conneries avant qu'il ne puisse plus rien faire pour toi. Du coup, "Le soufre divin" est dans une couleur plus lisible (si t'avais été intelligent(e), t'aurais surligné le texte pour le lire sans perdre ta rétine, mais on n'a que le lectorat qu'on mérite, apparemment).

Je t'avais dit que Lundi, ce serait "un post intelligent, qui parlerait de cinéma, de carricature, de nazisme, de théâtre et de vin naturel, tout ça en étant concis et avec une référence 1/2." On est Lundi, et avec un teasing pareil, j'ai intérêt à être à la hauteur (ou pas, tout ça n'étant qu'une vaste rigolade, faut quand même pas l'oublier).

Donc, jeudi soir, j'étais là où je travaille plus pour gagner plus de lien social. Et comme pour créer du lien social on propose du vin (naturel, parceque ca se passe comme ça chez l'Entrepot) à la carte, ben fallait tester différents vins parcequ'on refuse jamais de boire un coup par amour du travail bien fait. Et parmi ces vins, il y avait de la petite gâterie, ce qui dira sans doute quelque chose à Grand Schrops. Comme ça, j'ai respecté la part du teasing sur le vin naturel.

Bref, une fois qu'on avait bien picolé fait notre travail, et comme à la base c'était prévu, ben on a regardé "To be or not to be" de Ernst Lubitsch. Alors moi, j'ai une part de beaufitude parfois, je me suis dit "Lubitsch je connais tout le monde dit que c'est un grand mais comme c'est un film en noir et blanc j'ai jamais trouvé le courage de regarder vraiment alors on va pas dire du mal sans connaître mais je vais me mettre des allumettes sur les yeux pour être sûr de pas m'endormir et d'éventuellement pouvoir dire du mal" Oui, quand je pense (ce qui est rare mais ça arrive quand j'ai bu), je fait des phrases à rallonge, et sans ponctuation, ça gagne du temps.

Eh ben en fait, Lubitch, c'est génial. Ce film parle grosso merdo d'une troupe de théâtre (le théâtre, c'est fait) qui, par un enchaînement de quiproquos se retrouve à infiltrer la gestapo (le nazisme, c'est fait) et à arrêter une mission d'espionnage. Si tu te demande le lien du titre avec la pièce de Shakespeare (pas le père de britney, hein, l'autre), ben c'est juste un alibi parceque la troupe joue Hamlet à un moment donné (et puis parceque "alibi or not to be", qu'est-ce qu'on se marre ici!).
Carricature (et voila le travail) de l'armée allemande, Lubitch réussi un coup de maître avec ce film moderne, rythmé, aux dialogues et aux situations hilarantes qui n'ont pas pris une ride. Pour exemple, il réussi à détourner l'Histoire en démontrant de manière absurde comment Hitler s'est retrouvé en Pologne en 1939. Un autre exemple, le mari trompé, disant à sa femme avant de partir pour une périlleuse mission "Si je ne reviens pas, je te pardonne. Si je reviens......c'est une autre affaire". Quand on sait que le film date de 1942, ce "pamphlet" montre à quel point l'époque a paradoxalement donné naissance à un cinéma qui prenait des risques, et à quel point la modernité peut être intemporelle (ça c'est une formule creuse, mais qui te donne l'impression que j'ai wachement réflechi à la question).
Ce qui m'amène à ma seconde référence culturelle (t'as vu comment j'ai rempli mon contrat), avec "Le dictateur" de Chaplin qui, dès 1940, ridiculisait déjà Hitler par un grotesque maîtrisé à la perfection.

Woila, tu sais ce que j'en pense, t'as plus qu'à te faire plaisir.

Je voudrais quand même remercier Martine Deyres (j't'ai déjà parlé de ses films ici, si t'as pas lu, je me demande ce que tu fous encore là) qui s'avère être à chaque fois d'excellent conseil en matière de cinoche (c'est un peu son domaine quand même, alors bon, c'est bien le moins).
Et puis mes remerciements à Grand Schrops, d'être ce qu'il est (dire au passage à son frangin qu'on l'aime et l'admire alors qu'on est infoutu de le lui dire en face, ça mange pas de pain), et accessoirement de m'avoir parlé il y a bien longtemps des griottes, ce qui m'a valu de passer pour un spécialiste du vin naturel (alors que pas du tout).
Enfin, je remercie l'équipe de production, la maquilleuse, Jeanne Moreau, et puis l'ensemble de la grande famille du cinéma qui m'a permis d'être là aujourd'hui.
=> Bon, ce paragraphe, t'auras compris que c'est pour le clin d'oeil au festival de Cannes et au cinéma en général. Et pis ça me permet de te tenir la jambe pour que t'espères que mon post va finir en beauté, alors que non, j'ai pas de chute. J'ai même pas d'Haïku pour le moment, c'est dire!

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